La maison rurale traditionnelle
La majorité des maisons paysannes traditionnelles du village date du XVIIIe siècle, elles ont été reconstruites suite aux destructions causées par la Guerre de Trente Ans. La « Blanche Maison » est cependant l’une des plus anciennes de la vallée, portant le millésime 1551 sur son linteau.
La maison paysanne du Val de Villé se caractérise d’abord par sa forme « monobloc » où l’habitation et l’exploitation agricole sont regroupés sous un même toit.
A Urbeis, village-rue de presque trois kilomètres, le mur gouttereau est parallèle à la rue et orienté Est-Ouest. La maison est en effet construite dans le sens des vents dominants ; elles se trouve à l’abri des intempéries par un « coupe-vent » (le toit) descendant très bas pour protéger le pignon ouest. La partie d’habitation est ainsi presque toujours à l’est, protégée à l’ouest par la partie d’exploitation.
Pour pénétrer dans la maison, il faut généralement gravir quelques marches tandis que la grange et l’étable sont accessibles de plain-pied. Le couloir allongé et étroit donne accès à la cuisine au fond, à la salle de séjour (Stub) et à la grange. La cuisine, éclairée par une petite fenêtre, possède une porte permettant d’accéder au jardin et aux toilettes. La Stub donne quant à elle sur la rue, c’est la pièce principale où on vit, séjourne, travaille et où dorment les parents.
Ces maisons possèdent souvent d’intéressants linteaux comportant pour certains des décorations et signes symboliques en plus du millésime. Les ornementations servaient à protéger la maison contre les « puissances du mal ».
Source : Jean-Louis & Yves Siffer, « La maison traditionnelle du Val de Villé » , Annuaire de la SHVV 1978, pp. 87-112